Collectif le Commun des Mortels à Toulouse

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Création du site internet, projet en évolution

Collectif le Commun des Mortels à ToulouseC’est l’intervention faite par L’éditeur contemporain

Une collection de photographie dirigée par Jacques Barbier et Élise Pic

Intéressés par l’art populaire, iconophiles lassés de l’imagespectacle, collecteurs de photographies vernaculaires depuis 10 ans, ainsi s’est construite leur activité d’artiste-collectionneur, créateur d’archive.

Les gestes de collecte et d’inventaire sont classiques : trouver, déplacer, réunir, classer, conserver, ensuite montrer et démontrer.

La collection « le commun des mortels », constituée de centaines de milliers de photos modestes, orphelines et réduites au silence, sans prétention artistique, classées par thèmes, devient alors le miroir du banal, du quotidien, de l’ordinaire. Elles accèdent au statut d’art par le choix qui préside à leur classification : sans hiérarchie, anciennes ou très récentes, exceptionnelles ou pas, toujours uniques, muettes à tout jamais. De cette foule silencieuse d’anonymes, du preneur de vue au sujet photographié, sourd le non-dit ordinaire latent dans chacune des photos, masqué par les mises en scène personnelles.

Sous forme d’installations ou livres dénués de recherche du temps perdu, l’image saute aux yeux, simplement descriptive, et retrouve sa force originelle, sa pureté d’intention, de témoignage. Une photographie n’est pas censée évoquer, mais montrer, écrit Susan Sontag. Ni plus, ni moins.

Promoteurs d’un autre regard, militants pour une écologie du visuel, Élise et Jacques écartent toute narration fictionnelle qui fait obstruction à l’image, au profit d’une neutralité affective et d’une attention au détail, à « l’image en soi ». Ils adoptent le point de vue objectif de l’appareil photo, ils visent le « déjà-là » en attente d’être vu. La perception de ces photos en est modifiée, elle renvoie le regardeur à une interrogation sur leur pseudo-familiarité, leur essence et leur fonction.

Dans leurs mains, sous nos yeux, ces photos se révèlent fraîches, œuvres d’art, et rejoignent les ready-made questionnant les notions d’originalité, de qualité, d’utilité… Et enfin d’auteur.